Journée européenne d’information sur les antibiotiques : 18 novembre
Otite, angine, sinusite chez l’enfant – Réduire les résistances bactériennes (28/11/2016)
Dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et la Haute Autorité de Santé (HAS) ont publié des fiches mémos sur la prise en charge des infections respiratoires hautes de l’enfant (otite, rhinopharyngite, angine et sinusite). Objectif ? Favoriser une prescription appropriée des antibiotiques pour réduire les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques.
Chez l’enfant de plus de 3 mois, quelle prise en charge adopter en cas d’otite moyenne aiguë* ?
En cas d’otite moyenne aiguë congestive ou séro-muqueuse, les antibiotiques ne sont pas indiqués. Ils ne sont pas non plus prescrits chez l’enfant de plus de 2 ans qui a une otite moyenne aiguë purulente dès lors que les symptômes sont peu bruyants.
Pour l’enfant de moins de 2 ans, et celui de plus de 2 ans qui présente des symptômes bruyants, on prescrira de l’amoxicilline (80 ou 90 mg/kg/j, pendant 8 à 10 jours).
En cas de syndrome otite-conjonctivite, on prescrira de l’amoxicilline – acide clavulanique (80 mg/kg/j pendant 8 à 10 jours).
Quid de la prise en charge en cas de rhinopharyngite aiguë* ou d’angine aiguë* ?
Les antibiotiques ne sont pas indiqués chez un enfant qui présente une rhinopharyngite aiguë. De même, ils ne sont pas indiqués en cas d’angine aiguë chez l’enfant de moins de 3 ans, ou chez celui de 3 ans et plus dès lors que le test de diagnostic rapide (TDR) se révèle négatif.
En revanche, chez l’enfant de 3 ans et plus qui a une angine aiguë avec un TDR positif, on prescrira de l’amoxicilline (50 mg/kg/j, pendant 6 jours).
Et quelle prise en charge adopter si l’enfant présente une sinusite* ?
En cas de sinusite maxillaire ou frontale aiguë sévère ou avec facteur de risque, on prescrira de l’amoxicilline (80 ou 90 mg/kg/j, pendant 7 à 10 jours). En cas de sinusite maxillaire d’origine dentaire, de l’amoxicilline – acide clavulanique (80 ou 90 mg/kg/j, pendant 7 à 10 jours).
En cas de sinusite ethmoïdale, sphénoïdale et frontale compliquée, le jeune patient sera hospitalisé et une antibiothérapie parentérale sera démarrée.
* En cas d’allergies aux pénicillines ou de contre-indication aux bêta-lactamines, pour chacune de ces infections, un autre traitement est recommandé (voir fiches mémos).
Pour en savoir plus :
Otite moyenne aiguë purulente de l’enfant de plus de 3 mois (HAS) – cliquer ici
Sinusite de l’enfant (HAS) – cliquer ici
Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’enfant (HAS) – cliquer ici
Pédiatrie – Prise en charge de la fièvre chez l’enfant (HAS) – cliquer ici
Douleurs et enfant – La codéine, pas avant 12 ans et sous conditions (HAS) – cliquer ici
Otite, angine, sinusite chez l’adulte – Diminuer les résistances bactériennes (HAS) – cliquer ici
Principes généraux et conseils de prescription des antibiotiques en premier recours (HAS) – cliquer ici
Maîtrise de l’antibiorésistance : lancement de la feuille de route interministérielle (Gouvernement) – cliquer ici
Antibiorésistance : un risque maîtrisable pour la santé humaine, animale, et pour l’environnement (Gouvernement) – cliquer ici
Infections urinaires de la femme – Réduire les résistances bactériennes (HAS) – cliquer ici
Urétrites et cervicites : une prise en charge étendue aux partenaires sexuels (HAS) – cliquer ici
Source : (cliquer sur l’image pour accéder au lien)
Otite, angine, sinusite chez l’enfant – Réduire les résistances bactériennes (28/11/2016)
Infections urinaires de la femme – Réduire les résistances bactériennes (28/11/2016)
Dans le cadre de la lutte contre l’antibiorésistance, la Société de pathologie infectieuse de langue française (Spilf) et la Haute Autorité de Santé (HAS) ont publié des fiches mémos sur la prise en charge des infections urinaires basses de la femme. Objectif ? Favoriser une prescription appropriée des antibiotiques pour réduire les résistances bactériennes pouvant conduire à des impasses thérapeutiques.
Chez la femme, quelle prise en charge adopter en cas de cystite aiguë simple ?
De prime abord, on déterminera s’il existe des risques de complication (grossesse, anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, insuffisance rénale sévère, immunodépression grave, patiente âgée de plus de 75 ans, ou de plus de 65 ans si elle présente au moins 3 critères de Fried [perte de poids involontaire au cours de la dernière année ; vitesse de marche lente ; faible endurance ; faiblesse/fatigue ; activité physique réduite]).
Si les facteurs de complication sont écartés et que la femme se plaint de brûlures et de douleurs à la miction, de pollakiurie ou de mictions impérieuses, une recherche de leucocytes et de nitrites sera effectuée avec une bandelette urinaire.
Le traitement recommandé en 1re intention est la fosfomycine-trométamol (3 grammes en dose unique).
L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) est inutile sauf si l’évolution est défavorable (persistance des signes cliniques après 3 jours ou récidive dans les 2 semaines).
Quelle prise en charge en présence d’une cystite aiguë à risque de complication ?
Si la femme présente au moins un facteur de risque, le dépistage sera réalisé avec une bandelette urinaire. En cas de positivité, un ECBU sera prescrit.
Si le diagnostic est confirmé, un bilan étiologique est à envisager, au cas par cas, en fonction des risques de complication.
Si le traitement peut être différé, il sera adapté à l’antibiogramme (en 1re intention : amoxicilline, 1 g x 3/j, pendant 7 jours). S’il ne peut pas être différé (patiente très symptomatique, terrain particulier), un traitement probabiliste sera prescrit avec adaptation secondaire systématique de l’antibiothérapie à l’antibiogramme (en 1re intention : nitrofurantoïne, 100 mg x 3/j pour une durée totale de 7 jours (contre-indiqué en cas d’insuffisance rénale avec clairance de la créatinine < 40 ml/min, si prise supérieure à 10 jours risque d’effets secondaires rares mais graves, notamment pulmonaires et hépatiques).
L’ECBU est inutile sauf si l’évolution est défavorable (persistance des signes cliniques après 3 jours ou récidive dans les 2 semaines).
Quelle prise en charge en présence d’une cystite aiguë récidivante (au moins 4 épisodes pendant une période de 12 mois) ?
Un ECBU sera prescrit pour les premiers épisodes ainsi qu’en cas de réponse thérapeutique qui laisserait suspecter une antibiorésistance.
Le traitement curatif d’un épisode de cystite récidivante est le même que celui d’une cystite simple.
Chez la femme enceinte, quelle prise en charge adopter en cas de colonisation urinaire ?
Si la femme enceinte ne présente pas de risque particulier, dès le 4e mois de grossesse, le dépistage d’une éventuelle infection sera réalisé à partir d’une bandelette urinaire. Si une infection est constatée (leucocytes ou nitrites positifs), un ECBU sera effectué.
Lorsqu’il y a un risque que la femme enceinte développe une infection urinaire (uropathie sous-jacente organique ou fonctionnelle, diabète, antécédents de cystite aiguë récidivante), à la première consultation de suivi de grossesse, puis tous les mois à partir du 4e mois, un ECBU sera réalisé (bactériurie ≥ 10-5 UFC/ml quel que soit le germe)
Le traitement débutera dès la réception des résultats de l’antibiogramme (pas de traitement probabiliste).
Le traitement recommandé en 1re intention est l’amoxicilline (1g x 3/j pendant 7 jours). Un ECBU de contrôle sera réalisé 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis chaque mois, jusqu’à l’accouchement.
Quid de la prise en charge, au cours de la grossesse, d’une cystite aiguë ?
Si une cystite aiguë est suspectée, un ECBU avec antibiogramme est réalisé.
Si le diagnostic est confirmé, le traitement probabiliste est démarré, sans attendre le résultat de l’antibiogramme (en 1re intention, prescrire de la fosfomycine-trométamol, 3 g en prise unique).
Après réception de l’antibiogramme, un traitement de relais sera éventuellement instauré.
Un ECBU de contrôle sera réalisé 8 à 10 jours après l’arrêt du traitement, puis chaque mois, jusqu’à l’accouchement.
Pour en savoir plus :
Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme (HAS) – cliquer ici
Femme enceinte : colonisation urinaire et cystite (HAS) – cliquer ici
Pyélonéphrite aiguë de la femme (HAS) – cliquer ici
Urétrites et cervicites : une prise en charge étendue aux partenaires sexuels (HAS) – cliquer ici
Principes généraux et conseils de prescription des antibiotiques en premier recours (HAS) – cliquer ici
Maîtrise de l’antibiorésistance : lancement de la feuille de route interministérielle (gouvernement) – cliquer ici
Antibiorésistance : un risque maîtrisable pour la santé humaine, animale, et pour l’environnement(gouvernement) – cliquer ici
Otite, angine, sinusite chez l’enfant – Réduire les résistances bactériennes (HAS) – cliquer ici
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Infections urinaires de la femme – Réduire les résistances bactériennes (28/11/2016)