Journée mondiale de la prématurité 2017 : 17 novembre
La journée de la prématurité, le 17 novembre 2017, est l’occasion de parler de ce sujet qui touche un bébé sur dix dans le monde. En 2016, 6% des naissances en France étaient prématurées (contre 4,5% en 1995)*, c’est à dire avant le terme de 37 semaines de grossesse. Dans le monde, la prématurité demeure la première cause de mortalité infantile.
* Selon l’enquête périnatale française de 2016 dans 514 des 517 maternités de France, publiée en octobre 2017.
Prématurité et handicap
Le taux de handicaps moteurs sévères (paralysie cérébrale ou infirmité motrice cérébrale) chez les grands prématurés nés avant 31 semaines (moins de 7 mois de grossesse) de la cohorte française EPIPAGE 2 a été diminué par 2. Il est passé de 10% en 1997 à 5% en 2011 (publication dans la prestigieuse revue British Medical Journal en août 2017). A l’origine de cette amélioration très significative, on peut notamment incriminer :
- Une meilleure collaboration entre les divers acteurs des soins aux femmes enceintes, aux mères et à leurs nouveau-nés (pédiatres, obstétriciens, sages-femmes, anesthésistes, médecins généralistes notamment) dans le cadre des Réseaux de Périnatalité (Réseau Périnatalité Eure et Seine-Maritime, site internet : https://www.reseaux-perinat-hn.com) mis en place dans les régions. Le transfert in utero dans une maternité de niveau III (associée à un service de réanimation adulte et un service de réanimation néonatale) pour les naissances avant 31 semaines, la préparation de l’accouchement prématuré par l’administration à la mère de corticoïdes de synthèse et de sulfate de magnésium sont maintenant des pratiques bien diffusées.
- La mise en place progressive des Soins de développement. Ces derniers prennent en compte les progrès des neurosciences en diminuant les agressions inappropriées et les stress, en facilitant l’allaitement maternel et l’implication des familles dans la prise en charge de leur enfant au cours de l’hospitalisation (Maitre et al, 2017). La présence des parents près de leur enfant et leur place principale dans les soins sont reconnues comme des facteurs primordiaux de la prévention des troubles ultérieurs du développement et du comportement et des pathologies du lien et de l’attachement. Elles sont d’autant plus nécessaires que ces naissances prématurées surviennent volontiers dans un milieu socio-culturel et/ou économique précaire. Les Soins de développement occupent maintenant une place centrale dans les soins aux nouveau-nés et rentrent dans les critères d’accréditation des services de néonatalogie. Il est en effet parfaitement montré qu’ils permettent de diminuer la durée moyenne de séjour en favorisant notamment une autonomie alimentaire plus précoce (Als et al, 2013).
Un suivi régulier pour les enfants prématurés
L’enfant né prématuré jusqu’à 37 semaines reste néanmoins un nourrisson vulnérable à risque de troubles du développement, du comportement et des apprentissages scolaires. Cela justifie la mise en place d’un suivi régulier pour dépister le plus tôt possible des difficultés dans son développement qui pourraient nécessiter une prise en charge précoce, à une période où la plasticité du cerveau est maximum, c’est à dire avant les 5 premières années de la vie de l’enfant. C’est aussi une des missions des pédiatres et des réseaux de périnatalité de structurer les parcours de soins des nourrissons vulnérables. Parmi ceux-ci, les enfants prématurés constituent un gros contingent.
Pour en savoir plus :
Service de pédiatrie néonatale et réanimation – cliquer ici
Source : (cliquer sur l’image pour accéder au lien)
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